Données de qualité de vie : pourquoi est-ce important de les recueillir ?

D’après la présentation du Pr Florence Joly

Il y a un vrai enjeu à améliorer le recueil des données de qualité de vie rapportées par le patient lui-même, ou patient reported outcomes (PROs), en particulier dans le cancer de l’ovaire.

Contexte

Malgré les nombreuses améliorations thérapeutiques associées à un allongement de la survie, 80 % des cancers de l’ovaire sont diagnostiqués à un stade avancé.
Le taux de rechute à 18 mois est de 75 % dans ce cas, la rechute impliquant alors une probabilité quasi nulle de guérison. Ainsi, pour une majorité de patientes, il s’agira d’une maladie chronique ponctuée de rechutes et de changements de ligne. Les patientes avec une rechute platine sensible se verront proposer des traitements d’entretien de plus en plus longs, l’objectif étant de décaler le prochain traitement en préservant la qualité de vie. Les patientes avec une rechute platine résistante – souvent plus symptomatiques – se verront proposer une seconde ligne dont l’objectif sera plus orienté vers le maintien de la qualité de vie.

Qualité de vie versus survie sans rechute

Les plans cancer 2 et 3 ont inscrit la prise en compte de la qualité de vie et le recueil des PROs parmi les points importants à évaluer dans les parcours de soins et la recherche clinique. L’amélioration de la qualité de vie est également nécessaire pour l’enregistrement de nouvelles drogues par la FDA et l’EMA (European medicines agency) qui ne se contentent plus désormais d’une amélioration de la PFS seule.

Choix des patients

Du point de vue de la patiente, la qualité de vie sous traitement balance désormais la survie sans rechute offerte dans le choix de son traitement : dans quelle mesure sont-elles prêtes à accepter une toxicité pour augmenter leur survie sans progression ? D’après Herzog et al. (1), le bénéfice minimal en survie sans rechute attendu par les patientes est d’au moins de 5 mois. 79 % d’entre elles seraient prêtes à accepter une réduction de cette survie dans la mesure où elle s’accompagnerait d’une réduction de la toxicité et d’une facilité du schéma d’administration.