Site professionnel spécialisé en Oncologie

Fresenius Replay 2024
Fresenius Replay 2024

Définition d’un nouveau marqueur pour l’immunothérapie

La quantité de mutations présentes dans l’ADN des cellules tumorales, ou charge mutationnelle tumorale, permet de prédire l’efficacité d’une immunothérapie. C’est ce que démontre de manière prospective l’essai clinique, multicentrique international de phase II Keynote-158 dont les premiers résultats sont publiés dans le Lancet Oncology. Ces travaux, menés par le Dr Aurélien Marabelle, directeur clinique du programme d’immunothérapie de Gustave Roussy, contribuent à définir un nouveau biomarqueur, pertinent pour déterminer les patients susceptibles de bénéficier d’un traitement par pembrolizumab, une immunothérapie anti-PD-1.
L’essai clinique Keynote-158 de phase II, toujours en cours et pour lequel Gustave-Roussy a été le plus important recruteur, a inclus entre janvier 2015 et juin 2019 plus de 1 000 patients adultes soignés dans 81 centres de 21 pays répartis sur quatre continents. Atteints de différents cancers solides avancés, tous avaient été préalablement traités avant d’être inclus dans l’étude. Les chercheurs ont procédé à un séquençage complet de l’ADN tumoral opéré par la société Foundation Medicine (Cambridge, USA), sur un échantillon de tumeur, tandis que les patients recevaient une injection de pembrolizumab (200 mg) toutes les trois semaines et jusqu’à 35 cycles. Au terme d’un suivi médian de 37 mois, sur 790 patients chez qui l’efficacité du traitement a pu être évaluée, 102 présentaient une charge mutationnelle tumorale élevée. C’est dans ce groupe que l’on retrouvait le plus de patients répondant au traitement d’immunothérapie.
Aux États-Unis, cette immunothérapie a déjà obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) sur la base de ce nouveau biomarqueur, indépendamment du type de cancer et incluant les cancers pédiatriques. Pour l’instant en Europe, les patients ne peuvent pas en bénéficier tant qu’une AMM équivalente n’y a pas été obtenue.

MC d’après le communiqué de l’Institut Gustave Roussy du 17 septembre 2020.