Les tumeurs germinales du testicule de l’adulte : actualités dans la prise en charge

Quarante ans après la révolution apportée par l’introduction du cisplatine dans la prise en charge des tumeurs germinales du testicule, les données de la litterature récentes confirment leur très bon pronostic, avec des taux de guérison de l’ordre de 100 % pour les stades localisés et de 90 % pour les stades métastatiques. Cet optimisme doit cependant être pondéré par la persistance de formes réfractaires à la chimiothérapie – notamment dans le groupe des tumeurs non seminomateuses de mauvais pronostic –, des taux de survie à long terme qui sont inférieurs à ceux de la population générale – attestant de l’impact des sequelles thérapeutiques dès lors qu’un traitement complémentaire vient s’ajouter à l’orchidectomie –, et enfin la médiocre adhésion des cliniciens aux recommandations émises par les sociétés savantes – compromettant ainsi le devenir des patients. Si des travaux de recherche clinique demeurent nécessaires pour améliorer le pronostic des patients qui décèdent encore de leur maladie, c’est avant tout la sensibilisation des médecins au respect des standards thérapeutiques et une organisation optimale des parcours de soins qui constituent l’enjeu des prochaines années.

Épidémiologie

Incidence en constante augmentation

L’incidence des tumeurs germinales du testicule (TGT) est en constante augmentation depuis plusieurs décennies dans les pays dits développés (1). En France, le nombre estimé de nouveaux cas était d’environ 2 300 en 2013, soit un taux d’incidence standardisé d’environ 7/100 000 hommes. Les causes n’en sont pas connues.

Les facteurs de risque

Les principaux facteurs de risque de survenue d’une TGT demeurent la cryptorchidie, les antécédents personnels et familiaux, la trisomie 21 et à un moindre degré l’infertilité. Des données récentes ont impliqué la consommation précoce et régulière de cannabis (Tab. 1) et suggéré l’influence d’une exposition à certains perturbateurs endocriniens lors de la grossesse (2, 3).