Même si le congrès de l’ESMO cette année n’était pas d’un niveau aussi élevé que l’an passé, de jolies études à mentionner.
• L’urologie a encore été sous les projecteurs avec la démonstration d’un bénéfice péri-opératoire du durvalumab dans les cancers de vessie (mais en association avec une chimiothérapie qui n’est pas notre standard) et une petite étude prometteuse avec des bretzels (oui je dis bien des bretzels et vous laisse vite découvrir).
• Dans le col de l’utérus, le pembrolizumab remonte les lignes et va devenir standard avec la radio-chimiothérapie des cancers localisés. Dans les cancers de l’ovaire, l’entretien en première ligne ne confirme pas en survie globale son bénéfice en survie sans progression.
• Le nivolumab seul ou associé à l’ipilimumab confirme son bénéfice en première ligne des mélanomes avec un recul de 10 ans. Pour les stades localisés, alors que le bénéfice en survie globale de l’immunothérapie ne semble pas confirmé (vu son efficacité en métastatique), la confirmation de l’étude Nadina était importante plaçant l’association ipilimumab/nivolumab en néoadjuvant dans les stades III avec atteinte macro-scopique et possibilité de ne pas faire de traitement adjuvant en cas de réponse complète histologique diminuant les coûts et les toxicités.
• L’immunothérapie avec un anti-PD-1 chinois, le rétifanlimab, en association avec le carboplatine paclitaxel s’installe aussi dans les cancers du canal anal. La radiothérapie est définitivement enterrée dans les adénocarcinomes gastriques ou de la jonction œsogastrique localisés : aucun bénéfice d’une radio-chimiothérapie après la chimiothérapie néoadjuvante. De même, pas de bénéfice dans les adénocarcinomes du pancréas borderline.
• En ORL, début prometteur du sétanaxib, inhibiteur des fibroblastes associés au cancer, avec augmentation de la survie en association avec le pembrolizumab en première ligne dans une petite étude.
• Bénéfice en survie globale du pembrolizumab en néoadjuvant dans les cancers du sein triple négatifs. Le standard de radiothérapie va évoluer avec un schéma sur 3 semaines, y compris en cas d’atteinte ganglionnaire.
• Confirmation du bénéfice de l’amivantamab dans les cancers pulmonaires mutés EGFR en première et en deuxième lignes avec, dans ce dernier cas, accès précoce depuis septembre 2024 associé à la chimiothérapie. Tentative de réponse à la question cruciale :
poursuite d’une immunothérapie adjuvante avec une chimio-immunothérapie néoadjuvante ? Peut-être en l’absence de réponse histologique complète. Confirmation du bénéfice de l’osimertinib après radio-chimiothérapie pour un cancer EGFR muté localisé.
• Et enfin, ne partez pas sans lire la partie soins de support : les inhibiteurs de la pompe à protons pourraient diminuer l’efficacité des immunothérapies et les gants compressifs chirurgicaux pourraient diminuer les neuropathies induites par l’oxaliplatine. n