Résumé
Les anticorps monoclonaux anti-EGFR ont permis une avancée majeure dans la prise en charge des cancers colorectaux métastatiques depuis 10 ans. La détermination de facteurs prédictifs d’efficacité permet maintenant une utilisation extrêmement pertinente de ces traitements. Des raffinements des indications guidées par la biologie sont encore possibles. Leur utilisation en association de traitements intensifiés permet d’obtenir des taux de réponses tumorales très élevés. En revanche, leur efficacité chez les patients âgés est mal établie.
Abstract: Which patients and when should we treat patients with metastatic colorectal cancer with an anti-EGFR monoclonal anti-body
Anti-EGFR monoclonal antibody had offer a dramatic improvement in care of metastatic colorectal cancer since 10 years. The determination of predictive factor of efficacy allow now a very accurate use of these treatment. Other improvement of biological selection of patient to be treated with anti-EGFR monoclonal antibody are still possible. The use of anti-EGFR monoclonal antibody in association with intensified chemotherapy allow high tumor response rate. Nevertheless, the efficacy of these treatment in elderly patient is not well demonstrated.
Introduction
Les anticorps monoclonaux anti-EGFR sont utilisés depuis 2004 dans le traitement de l’adénocarcinome colorectal métastatique (1). Les indications pertinentes ont été en constante évolution depuis l’enregistrement de cette classe thérapeutique dans le traitement du cancer colorectal. L’évolution des indications des anticorps monoclonaux anti-EGFR illustre bien les progrès de la biologie moléculaire et le concept de théranostique (prédiction de l’efficacité d’un traitement par un test biologique).
Le récepteur de l’epidermal growth factor (EGFR) est fréquemment surexprimé dans les cancers colorectaux. L’EGFR est un récepteur membranaire de type tyrosine kinase exprimé par les cellules tumorales. Ses ligands naturels sont l’EGF et le TGFα. Son activation stimule des voies de signalisation intracellulaire induisant la prolifération cellulaire (RAS/RAF et MAP kinases) et la survie cellulaire (PI3kinase, Akt). Deux anticorps monoclonaux dirigés contre l’EGFR ont une AMM dans le traitement des cancers colorectaux : le cétuximab (Erbitux®), anticorps monoclonal chimérique et le panitumumab (Vectibix®), anticorps monoclonal humanisé de type IgG2. Le cétuximab peut être responsable de réaction allergique sévère en raison de son origine chimérique. Une prémédication par antihistaminique et corticoïdes permet de diminuer ce risque. De plus, le panitumumab peut être utilisé après réaction allergique au cétuximab (2).
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