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Fresenius Replay 2024
Fresenius Replay 2024

Dr Didier Mayeur

Oncologue médical, Centre Georges-François Leclerc, Dijon

Secrétaire général de l’AFSOS

 

Que retenir de cette édition sur thrombose et cancer ?

Thrombose et cancer : c’est un sujet riche en actualités. Il s’agit d’un problème courant, qui nous pose des soucis au quotidien. Des enquêtes ont montré la percée des anticoagulants oraux directs (AOD) qui, cependant, voient leur utilisation être encadrée par des recommandations ou des référentiels. Il y a toujours des interrogations sur leur place dans certaines maladies en raison notamment des craintes de saignements qui pourraient être difficiles à contrôler. Il ne faut pas oublier que ces médicaments ont leur place car ils sont efficaces et très pratiques s’agissant d’un traitement par voie orale, donc avec moins de problèmes, par rapport aux injections, de dépendance éventuelle quand on ne sait pas amener le patient à faire de l’auto-injection. On s’est rendu compte également, dans les ateliers, qu’il y a encore du personnel médical et paramédical qui ne sait pas forcément comment faire, techniquement, des injections d’héparine de bas poids moléculaire de manière correcte. Ce qui nous a beaucoup surpris. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les AOD ont un certain nombre de limitations, en dehors du site tumoral. Il faut bien penser à la problématique de la fonction rénale, aux éventuelles interactions médicamenteuses, mais aussi aux interactions possibles avec tout ce que les patients prennent à côté, sans forcément prévenir le médecin vasculaire, le cardiologue, l’urgentiste, l’oncologue, le chirurgien, le radiothérapeute… toutes les personnes qui sont acteurs de sa prise en charge, sans oublier le médecin traitant, quand il y en a encore un. En effet, coordonner la prise en charge de la thrombose devient aussi compliqué ! Il faut donc bien faire attention à toutes ces interactions potentielles pour que les AOD gardent leur place et que nous ne nous retrouvions pas avec un retour en arrière parce qu’il y a eu trop d’accidents thérapeutiques. Je ne crois pas à cette hypothèse. Je pense que les indications vont continuer à s’affiner.

Quelles sont les perspectives ?

Nous avons toujours la question de ce qu’il faut faire au bout de 6 mois de traitement. Pour y répondre, il y a une énorme étude internationale multicentrique dirigée par le Pr Mahé, API-CAT (apixaban cancer associated thrombosis) qui randomise l’apixaban au bout de 6 mois de traitement anticoagulant bien conduit (5 mg matin et soir versus 2,5 mg matin et soir versus placebo). J’attends personnellement beaucoup de cette étude. 400 patients environ doivent encore être inclus en quelques mois seulement, donc n’hésitez pas à nous contacter pour que nous trouvions un centre pour y inclure vos patients !

 

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