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Fresenius Replay 2024
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Recherche – La volatolomique induite pour découvrir de nouveaux traitements anticancéreux ciblés

Une équipe de l’Institut de chimie des milieux et matériaux de Poitiers (IC2MP-Université de Poitiers/CNRS), labellisée par la Ligue contre le cancer, présente une nouvelle approche intégrée allant de la détection de marqueurs tumoraux jusqu’à la découverte de nouveaux agents thérapeutiques. Les chercheurs de l’IC2MP ont récemment introduit le concept de volatolomique induite qui permet de détecter les cancers grâce à l’analyse de traceurs moléculaires expulsés dans l’haleine des individus. La volatolomique induite consiste en l’administration de sondes qui peuvent être activées par les tumeurs pour libérer des composés volatils qui sont ensuite éliminés dans l’air expiré. La détection de ces traceurs volatils dans l’haleine indique la présence d’une tumeur, permettant ainsi de diagnostiquer le cancer. Ils viennent de démontrer que la volatolomique induite peut également être utilisée pour découvrir de nouvelles spécificités tumorales afin de développer des traitements sélectifs. L’administration d’un cocktail de sondes enzymo-sensibles à des souris atteintes d’un cancer a permis de mettre en évidence des spécificités enzymatiques associées à la malignité. Après l’injection du cocktail, les animaux expirent en effet dans leur haleine les traceurs volatils correspondants aux enzymes produites par les tumeurs. En revanche, ces mêmes traceurs ne sont pas détectés dans l’air expiré par les animaux sains, indiquant le lien entre ces enzymes et le cancer. L’une de ces cibles enzymatiques a alors été exploitée afin de concevoir un vecteur thérapeutique programmé pour libérer sélectivement un puissant agent anticancéreux au sein de la masse tumorale. L’efficacité de ce vecteur a été évaluée in vivo dans le cadre du traitement de tumeurs humaines du sein triple négatif implantées chez la souris. Au cours de cette expérience, 66 % des animaux traités par le vecteur ne présentaient plus de tumeurs à la fin du protocole. Ces résultats ont été financés par la Ligue contre le cancer et par l’ANR, et ont été publiés dans la revue Chemical Science.

MC d’après le communiqué de l’Université de Poitiers, du CNRS, de la Ligue contre le cancer du 16 mai 2023.