Dr Iphigénie Korakis
Oncologue médicale, IUCT Oncopole, Toulouse
Il y a deux grandes classes de médicaments qui sont arrivés ces dernières années et qui ont mis cette toxicité oculaire vraiment en avant :
- les inhibiteurs de FGFR, qui induisent les toxicités rétiniennes et des kératites assez sévères,
- et les anticorps drogue conjugués, qui sont plutôt axés sur une toxicité de la cornée et de la conjonctive.
Des toxicités à ne pas méconnaître
Ces deux nouvelles classes de médicaments et leur toxicité font que nous devons vraiment travailler et apprendre à travailler main dans la main avec les ophtalmologues, et apprendre à identifier ces toxicités et à ne pas les méconnaître, surtout quand nos patients viennent nous voir avec plusieurs problématiques. Il faut quand même leur poser la question pour ces médicaments à risque de leurs symptômes oculaires.
En ce qui concerne les inhibiteurs de FGFR, les patients doivent rencontrer les ophtalmologues avant de commencer le traitement. Cela impose une nouvelle étape dans le circuit du patient. Et pour ces molécules, le patient doit continuer à voir l’ophtalmologue de manière régulière, donc tous les 2 mois pendant les 6 premiers mois, puis tous les 3 mois. Cela change un peu le parcours du patient.
Pour les anticorps drogue conjugués, on est encore en train de découvrir les différents mécanismes de toxicité. Mais nous savons que ce sont des médicaments qui peuvent vraiment affecter la qualité de vie des patients et les toxicités oculaires induites peuvent même devenir limitantes, notamment pour le tisotumab védotin, un anticorps drogue conjugué utilisé dans les cancers du col. Il s’agit d’une toxicité qui peut provoquer des arrêts de traitement pour les patients.
Le message clé
Il y a vraiment un enjeu majeur sur ces toxicités ophtalmologiques induites par les nouveaux traitements anticancéreux.
