Dr Didier Mayeur
Oncologue médical, Centre Georges-François Leclerc, Dijon
Membre du CA de l’AFSOS
Nous avons eu une session thrombose et cancer, comme chaque année, à l’AFSOS. Nous avons commencé, avec le Dr Scotté, par faire un résumé des points essentiels des Journées d’enseignement interdisciplinaire cancer et thrombose (JEICT), organisées sous l’égide d’un laboratoire, il y a très peu de temps, avec des sessions passionnantes.
Nous avons eu une revue sur les recommandations en termes de thrombo-prophylaxie qui montre que, d’un côté, on pourrait se dire qu’il faut prophylaxer tout le monde pour éviter l’événement embolique, mais, d’un autre côté, quand on regarde, effectivement, c’est efficace, mais il faut quand même traiter beaucoup de patients pour éviter un événement thrombo-embolique. Ce qui veut dire que nous avons besoin d’améliorer notre connaissance des facteurs prédictifs, d’améliorer la prise en charge de ces scores et de les utiliser en routine avant de prendre la décision. C’était absolument passionnant.
Nous avons revu, bien sûr, les recommandations thromboses et cancer. Nous avons aussi eu une session qui montrait tout l’intérêt de l’onco-cardiologie. Il faut vraiment que nous favorisions l’onco-cardiologie. Et cela parait évident après avoir assisté à cette superbe présentation. Évidemment, la réalité des territoires fait que l’accès à la cardiologie n’est pas toujours simple.
Ensuite, toujours la question des interactions médicamenteuses : est-ce qu’elles sont cliniquement significatives ? Comment se dépatouiller pour éviter de faire des bêtises si on a envie de prescrire un traitement anticoagulant oral direct ? Et, là encore, chaque année, on découvre de nouvelles choses.
Nous avons aussi eu thrombose et sujet âgé, mais aussi une session sur les tumeurs cérébrales, métastatiques ou primitives, qui a un peu bousculé mes idées reçues ! Néanmoins, ce sont quand même des localisations qui sont exclues des essais thérapeutiques dans la grande majorité des cas, donc, les données sont très fragmentaires, mais c’était très intéressant.
Et surtout, nous avons terminé par une présentation du Pr Simon Noble avec le point de vue des patients. Qu’est-ce qu’il faudrait leur dire ? Qu’est-ce qu’ils ont envie de savoir ? Comment améliorer les choses, leurs connaissances pour qu’ils reconnaissent un signe d’alerte de thrombose, qu’ils puissent savoir ce qu’ils doivent faire à ce moment-là ? Je crois que nous avons énormément de perspectives et de possibilités d’amélioration en termes d’éducation thrombose et cancer. Donc c’était absolument passionnant.
Ensuite, nous avons eu une présentation particulièrement géniale de l’application Agate ! Je suis très fier d’en parler parce que Anne-Lise Antémi-Ribreux, qui a présenté cette session, est une IPA du CHU de Dijon et, avec son responsable de service, le Dr Nicolas Falvo, ils font un travail exceptionnel avec une application qui, j’en suis certain, va changer nos relations et la connaissance de nos patients et les nôtres dans ce domaine. Cette application démarre, et elle vraiment promise à un grand avenir. Je ne vois pas comment on pourrait ne pas envisager d’avoir ce genre d’applications en routine dans l’avenir. Bien sûr, on est qu’au début, il faut valider pour obtenir, peut-être, un remboursement, mais c’est une promesse d’avenir absolument remarquable.
Pour finir, nous avons reçu le Pr Isabelle Mahé, qui est l’un des leaders mondiaux du domaine thrombose et cancer, qui est venue nous reparler de l’essai APICAT qu’elle a mené à bout de bras. Il est terminé. Nous attendons maintenant les résultats avec impatience pour savoir ce qu’il faut faire au bout de 6 mois de traitement chez le patient atteint de thrombose et de cancer. Avec plus de 1 700 patients inclus, on va avoir des résultats qui seront, je n’en doute pas, passionnants. Ce sera une étude majeure dans le domaine et vraiment c’est super parce que la France a inclus le plus. Donc bravo à Isabelle Mahé et bravo pour tout ce qu’elle nous a amené.
C’était en quelques mots le résumé, trop rapide, de la session thrombose et cancer. Si vous n’y étiez pas ? C’était passionnant. Et l’année prochaine, il faut que vous veniez. L’année prochaine, ce sera un autre congrès, un autre genre, un MASCC/AFSOS. Ce sera toujours à Lille en juin et je vous invite d’ores et déjà à prévenir évidemment vos directions, vos responsables d’unité pour qu’ils vous inscrivent à ce congrès qui s’annonce excessivement important et intéressant.