Dr Hélène Valque
Pharmacien d’officine, Beaurains
Qu’est-ce que la certification OncoPharma ?
La certification OncoPharma est une certification spécialisée en oncologie pour les pharmaciens d’officine, qui apporte une réelle valeur ajoutée à l’officine dans la prise en charge des patients atteints d’un cancer. Cette certification s’articule autour d’une équipe officinale qui va être formée sur les soins de support en oncologie et aussi sur la prise en charge globale du patient ainsi que des aidants ou des accompagnants.
À qui s’adresse cet accompagnement ?
Il s’agit d’un accompagnement pharmaceutique des patients, mais pas que sous chimiothérapie orale. Il peut concerner également des patients sous immunothérapie, sous chimiothérapie injectable, en radiothérapie ou même en résilience post-cancer.
C’est-à-dire que nous sommes là pour accompagner nos patients, quand ils émettent le besoin d’être accompagnés. Un patient qui va rentrer à l’officine ne va pas forcément avoir envie de se confier de suite, quand il vient d’avoir son diagnostic de cancer. L’objectif est de lui dire « nous serons là, pour vous, quand vous serez prêt, si vous voulez en parler et être accompagné ».
Ensuite, un process d’accompagnement peut être initié. Nous nous assurons de son adhésion aux traitements, de sa bonne observance du traitement, de la limitation des effets indésirables. Et nous veillons à éviter les interactions médicamenteuses. Nous orientons aussi nos patients vers tous les soins de support, par exemple, l’activité physique adaptée. Nous sommes aussi disponibles pour répondre à leurs questions qu’ils n’ont pas toujours le temps de poser aux médecins. Dans ce cas-là, comme nous ne pouvons pas tout savoir, nous nous engageons à trouver une réponse rapidement.
Que faut-il faire pour être certifié OncoPharma ?
Pour être certifié OncoPharma, cela se passe autour d’un pharmacien référent, qui a eu soit un DU en pharmacie clinique en oncologie, soit a réalisé une formation de trois fois 2 jours spécifique pour cet accompagnement OncoPharma. Après, il est important de former toute l’équipe. On va former bien sûr les autres pharmaciens, s’il y en a, par exemple sur la douleur, la dénutrition, les risques thrombo-emboliques. Mais pas seulement les pharmaciens. On forme vraiment toute l’équipe. Il faut sensibiliser toute son équipe aux soins de support afin que, quand un patient rentre dans l’officine, on puisse détecter par exemple sa souffrance psychique ou sa dénutrition.
Qu’est-ce que cela apporte par rapport au suivi hospitalier ?
Le suivi à l’hôpital est très ponctuel : le patient va à l’hôpital lors de rendez-vous avec l’oncologue, le radiothérapeute ou pour ces séances. Ce que nous lui offrons c’est de pouvoir pousser tous les jours la porte de la pharmacie sans forcément avoir pris un rendez-vous, d’être là pour l’écouter et pour répondre à ses questions. D’autant que les patients peuvent être parfois un peu intimidés en milieu hospitalier. Le lien est plus facile avec l’officine. Surtout qu’il s’agit souvent de nos patients, que nous connaissons déjà, avec qui nous avons l’habitude d’échanger, ce ne sont pas des étrangers pour nous. La communication est beaucoup plus simple pour eux aussi.
