Site professionnel spécialisé en Oncologie

Leucémies myéloïdes – Médecine personnalisée : comprendre les résistances aux traitements

La prise en charge et le traitement des leucémies aiguës myéloïdes (LAM) se sont beaucoup améliorés ces dernières années, mais la survie globale demeure encore faible. En effet, la résistance aux différents traitements représente toujours un défi clinique majeur. À partir de modèles animaux, mais également en travaillant avec des patients, des scientifiques de l’Inserm, du CNRS et de l’Université Toulouse III ont identifié un nouveau biomarqueur prédictif de la réponse à une bithérapie utilisée dans le traitement des LAM, ainsi que des mécanismes de résistance permettant d’expliquer les rechutes. Les résultats de ces travaux sont publiés dans Nature Cancer. Dans cette étude, les chercheurs se sont intéressés à une bithérapie (chimiothérapie conventionnelle combiné à une nouvelle thérapie ciblée) récemment approuvée et de plus en plus utilisée dans le traitement des LAM. À partir des transcriptomes de patients, ils montrent que les personnes qui répondent le mieux à la bithérapie et qui ont un allongement de leur survie présentent un biomarqueur particulier – une « signature Mitoscore » – associée à une forte activité mitochondriale. Par ailleurs, grâce au séquençage à l’échelle de la cellule unique de la maladie résiduelle après cette bithérapie, les chercheurs ont constaté un remodelage particulier de la fonction mitochondriale permettant aux cellules cancéreuses de s’adapter aux thérapies et induire la rechute du patient. Chez la souris, l’équipe montre aussi qu’un traitement fondé sur une molécule qui inhibe l’action des mitochondries permet de bloquer ce remodelage de la fonction mitochondriale, de prévenir les rechutes et d’allonger la survie des animaux.

MC d’après le communiqué de l’Inserm du 15 novembre 2021.