Le congrès a retrouvé un rythme de croisière normal en mêlant toutefois du distanciel avec du présentiel. Des changements de pratique en perspective ou plutôt des confirmations.
• La première dans les cancers du poumon mutés EGFR est la démonstration du bénéfice en survie globale de l’osimertinib adjuvant. Jusqu’à présent, on n’avait que la survie sans progression et restait le doute sur la possibilité d’attendre une éventuelle récidive. Non, il faut traiter d’emblée les patients.
• Deux études intéressantes en urologie et en sénologie qui peuvent remettre en cause certains dogmes : les inhibiteurs de CDK4/6 en première ligne d’emblée avec un inhibiteur de l’aromatase augmentent la survie sans progression, mais pas la survie globale si on les met en deuxième ligne avec le fulvestrant : étude importante qui peut permettre de retarder des traitements onéreux et pas toujours très bien supportés.
• De même dans les cancers du rein, il n’y a pas de bénéfice à ajouter l’immunothérapie avec un TKI dès la première ligne dans les cancers de pronostic favorable.
• Encore en sénologie, la démonstration du bénéfice du ribociclib en adjuvant. Après le bénéfice de l’abémaciclib déjà montré, espérons que cela permettra enfin aux patientes françaises de bénéficier des avancées thérapeutiques.
• Un essai américain dans les cancers du rectum va peut-être changer les pratiques avec la possibilité de ne pas irradier des patients en bonne réponse à la chimiothérapie. L’essai français du
FOLFIRINOX péri-radio-chimiothérapie et chirurgie des cancers du rectum démontre son bénéfice à 7 ans et devient le standard.
• Une nouvelle molécule ciblant le FGFR, l’erdafitinib, montre son intérêt dans les cancers de vessie et en ORL aussi, première démonstration du démembrement moléculaire avec le palbociclib pour cibler des anomalies de CDKN2A. Arrive ainsi le jour ou un séquençage tumoral deviendra la norme pour tous les types de cancers.
• Et pour finir de se projeter dans le futur, les premiers vaccins personnalisés à ARN font leur arrivée dans les mélanomes en adjuvant, avec également de plus en plus de communications sur l’intelligence artificielle.
Bonne lecture et bienvenue dans le futur qui est déjà là !
SOMMAIRE
Pr Éric Pujade-Lauraine
Dr Nicolas Jovenin
Dr Simon Pernot
Pr Nicolas Girard
Pr Florence Huguet
Dr Jérôme Fayette
Dr Benjamin Auberger
Dr Delphine Loirat, Pr Jean-Yves Pierga
Dr Ève-Marie Neidhardt-Bérard
