Résumé

La prise en charge des cancers du rectum dépend des caractéristiques de la tumeur (localisation par rapport au sphincter, stade T et N, atteinte sphinctérienne) et du patient. Dans le cas des cancers du rectum localement avancés (T3c-d, T4 et N+), l’exérèse totale du mésorectum (chirurgie radicale), précédée d’une radiothérapie courte (RT) ou d’une chimio-radiothérapie (RTCT) classique, encadrée de chimiothérapie (CT) d’induction ou de consolidation (traitement néoadjuvant total), reste le traitement de référence. En revanche, dans la prise en charge des stades précoces du bas rectum, cette chirurgie radicale pourrait être évitée au profit d’un traitement conservateur associant radiothérapie (externe, de contact, curiethérapie) plus ou moins combinée à de la chimiothérapie (concomitante, d’induction ou de consolidation) ou être limitée, pour les répondeurs, à l’exérèse de la cicatrice, dans une stratégie de préservation d’organe. Cette préservation d’organe, omettant la chirurgie, pourrait également être proposée, de façon opportuniste, aux patients en réponse complète clinique après le traitement d’induction, y compris pour des tumeurs de stades avancés. Cette stratégie, appelée Watch and Wait, est fondée sur l’évaluation clinique, endoscopique et radiologique, sur la surveillance régulière et sur l’accord éclairé du patient. Des études sont en cours pour augmenter les taux de réponse soit en intensifiant la CT, soit en intensifiant la RT en augmentant la dose du boost par contact-thérapie ou par curiethérapie.