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Fresenius Replay 2024
Fresenius Replay 2024

Cette année, le scoop de l’ESMO concerne une pathologie qui semblait bien oubliée : les cancers de vessie avec un essai de phase III qui a valu une standing ovation lors de sa présentation en session présidentielle : l’enfortumab védotin associé au pembrolizumab double la survie globale par rapport à la chimiothérapie.

L’autre scoop, qui n’en est pas un finalement, c’est la très forte représentation des équipes françaises dans les présentations orales.

Dans les cancers du sein, confirmation de l’intérêt des anti-CDK4/6 en situation adjuvante et de l’intérêt du pembrolizumab dans les cancers triple négatifs localisés. Le dapotomab déruxtécan va peut-être s’imposer comme une nouvelle ligne dans les cancers métastatiques RH+ en échec de traitement.

Dans les cancers cutanés, quelques nouveautés : confirmation avec le recul du bénéfice du tébentafusp dans les mélanomes uvéaux métastatiques et de l’association ipilimumab/nivolumab dans les mélanomes classiques, surtout pour prévenir les évolutions cérébroméningées. Saluons l’étude française TOSCA qui permet enfin d’obtenir un remboursement pour le cémiplimab dans les carcinomes épidermoïdes cutanés.

Dans les cancers digestifs, arrivée de l’immunothérapie dans les cancers de l’estomac HER2+, mais aussi du bénéfice d’un taxane en première ligne en association avec le FOLFOX chez les HER2-. Dans les cancers colorectaux avec mutation de KRAS G12C, le sotorasib donne de bons résultats.

En onco-gynécologie, l’immunothérapie devient incontournable dans les cancers du col utérin. Après le bénéfice démontré en récidive (et confirmé avec une autre immunothérapie, l’atézolizumab), le pembrolizumab en concomitant avec la chimio-radiothérapie pour les tumeurs localement avancées montre un net bénéfice dans une analyse intermédiaire d’un essai de phase III. Toujours dans le col, démonstration du bénéfice du tisotumab védotin. Dans l’endomètre, confirmation avec le durvalumab du rôle de l’immunothérapie avec de bons résultats, surtout chez les dMMR.

Dans les cancers de prostate après prostatectomie, il ne semble pas intéressant d’irradier immédiatement plutôt qu’en cas de récidive biologique. Le belzutifan, nouvelle troisième ligne dans les cancers du rein ?

Autre série de résultats intéressants, dans le thorax, avec la confirmation de l’intérêt de l’immunothérapie avec la chimiothérapie en péri-opératoire, avec le bénéfice de l’alectinib en adjuvant de cancers opérés Alk réarrangés. Surtout, l’amivantamab, anti-MET dans les cancers EGFR mutés (exons 19 et 21), avec un net bénéfice en première ou en échec de l’osimertinib, et en première ligne en cas d’insertion de l’exon 20.

Enfin, dans les soins de support, l’olanzapine s’impose dans la prévention des nausées/
vomissements, y compris dans les chimiothérapies moyennement émétisantes.

Donc beaucoup de bonnes nouvelles pour cet excellent cru 2023 de l’ESMO.

Dr Jérôme Fayette (Lyon)

 

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