Hormis le sein, pas beaucoup de scoops pour cette édition. La faute à pas de chance, la concurrence grandissante des autres congrès qui fait que les laboratoires ne se réservent plus pour cette grand-messe annuelle ?
La révolution annoncée qui a été présentée en plénière avec moult applaudissements est le bénéfice du trastuzumab déruxtécan pour les tumeurs du sein exprimant HER2 à 1+ ou 2+ avec un Hazard ratio à 0,44. Quand on sait que cette population représente près de 45 % des femmes, on comprend le progrès. D’autant plus que la molécule est testée dans d’autres types avec expression de HER (estomac, poumon, glandes salivaires…). La question cruciale en France : à quand la mise à disposition du médicament de façon simple pour tous les patients (en raccourcissant la période d’usine à gaz de l’accès précoce qui, qu’on le veuille ou non, se traduit dans les faits par une inégalité d’accès aux traitements, les procédures sont lourdes et ne peuvent être supportées que par des institutions à même d’avoir du personnel dédié).
Des données prometteuses dans les cancers digestifs :
une petite révolution pour les cancers du rectum localement avancés MSI : le dostarlimab (anti-PD-1) donné pendant 6 mois et en l’absence de réponse complète, radiochimiothérapie : 15 réponses complètes sur 18 patients ! Toujours en digestif, confirmation de la supériorité des anti-EGFR sur le bévacizumab pour les patients Ras/Raf sauvages, et pas de réels bénéfices avec une trithérapie par FOLFOXIRI par rapport à bithérapie + panitumumab. Dans l’estomac, l’ajout de l’atézolizumab au FLOT péri-opératoire augmente les réponses histologiques complètes.
En ORL, peut-être le début de la disparition du cisplatine forte dose qui sera remplacé par un schéma hebdomadaire et la première phase III d’un produit qui permet de diminuer (modestement) les mucites.
Dans le poumon, le mélanome, l’urologie ou encore la gynécologie, pas d’avancée majeure à signaler, essentiellement des études précoces qui demanderont confirmation.
Bonne lecture et rendez-vous pour l’ESMO, en espérant que de nombreux scoops pourront être annoncés.
1/ Soins de support
Dr Nicolas Jovenin (Reims)
2/ Onco-gynécologie
Pr Éric Pujade-Lauraine (Paris)
3/ Oncologie urologique
Helen Boyle (Lyon)
4/ Sénologie
Dr Anne-Claire Hardy-Bessard (Plérin)
5/ Oncologie thoracique
Pr Nicolas Girard (Paris)
6/ Oncologie digestive
Pr Thomas Aparicio (Paris)
7/ ORL
Dr Jérôme Fayette (Lyon)
8/ Onco-dermatologie
Dr Ève-Marie Neidhardt-Bérard (Lyon)
9/ Radiothérapie
Pr Florence Huguet (Paris)
