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Cancer du sein métastatique – Le séquençage génomique devrait être intégré à la prise en charge

Conçue avec la Fondation ARC, Gustave Roussy et Unicancer, le promoteur de l’essai, SAFIR 02 Breast est une étude française randomisée et multicentrique (30 centres) qui a établi le profil génétique de la tumeur de 1 462 personnes atteintes d’un cancer du sein métastatique. Après stabilisation ou réduction de la maladie par une chimiothérapie, les 238 patientes et patients qui présentaient une anomalie génétique tumorale pouvant être traitée par un médicament ciblé ont été répartis de façon aléatoire en deux groupes : les deux tiers (157) ont reçu une thérapie ciblée parmi les neuf proposées dans l’étude, guidée par la génomique, l’autre tiers (81) la chimiothérapie d’entretien. Utilisant l’outil de classification ESCAT publié par l’ESMO, les investigateurs ont réparti les 238 sujets en deux sous-groupes afin d’analyser les résultats : ceux présentant une altération génomique classée ESCAT I-II et ceux présentant une altération ESCAT égale ou supérieure à III.

Chez les 115 personnes présentant une altération génomique ESCAT I-II, la médiane de survie sans progression de la maladie était significativement augmentée dans le groupe recevant une thérapie ciblée (9,1 mois) par rapport à la chimiothérapie (2,8 mois). En revanche, dans le groupe des 123 personnes présentant une altération génomique ESCAT ≥ III, il n’y avait pas de différence significative sur la survie sans progression de la maladie entre celles ayant reçu une thérapie ciblée (5,5 mois) et celles traitées par chimiothérapie (2,9 mois). Ces résultats mettent en évidence que la classification ESCAT est hautement prédictive du bénéfice que peut apporter une thérapie ciblée.

De plus, lors de cette étude, le séquençage génomique tumoral a permis de découvrir de nouvelles mutations ou altérations associées à l’évolution d’un cancer du sein métastatique, au mauvais pronostic et à la résistance ou à la sensibilité aux médicaments. Ainsi, 21 nouvelles amplifications ou délétions de gènes ont été découvertes.

La principale limite de cette étude est le nombre restreint de thérapies ciblées mises à disposition et correspondant aux altérations génomiques identifiées.

MC d’après le communiqué de Gustave Roussy, de l’Unicancer et de la Fondation Arc du 9 décembre 2021.