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Cancer du poumon – L’adagrasib démontre son efficacité

KRYSTAL-12, essai de phase III randomisé et multicentrique, conduit dans 230 centres de 22 pays, visait à évaluer le bénéfice de l’adagrasib, un inhibiteur de KRASG12C développé par Bristol-Myers Squibb, par rapport au traitement standard, chez des patients atteints d’un CPNPC porteurs de la mutation KRASG12C et dont la maladie a progressé après un traitement par chimiothérapie et par immunothérapie. Des études précédentes, comme KRYSTAL-1, ont montré que l’adagrasib pouvait être efficace chez des patients atteints de cancer du poumon en rechute. Sur la base de ces résultats prometteurs, ce médicament a reçu une AMM aux États-Unis, en Europe et au Royaume-Uni, dans le cadre d’un processus accéléré (fast-track).

Au total, 453 patients ont participé à KRYSTAL-12 entre février 2021 et novembre 2023. Ils ont été répartis en deux groupes (adagrasib par voie orale versus docétaxel). Les résultats montrent le bénéfice de l’adagrasib par rapport au traitement standard. La SSP atteint 5,5 contre 3,8 mois, soit une réduction de 42 % du risque de progression ou de décès. Le taux de réponse est de 32 contre 9 %. Trois patients traités par adagrasib ont vu leur tumeur disparaître complètement (réponse complète). Le contrôle global de la maladie est également plus fréquent avec l’adagrasib (78 % des patients) qu’avec le docétaxel (59 %). La durée médiane des réponses est plus longue (8,3 contre 5,5 mois). L’adagrasib présente un profil de sécurité gérable, globalement identique aux données connues. La fréquence des événements de grade inférieur ou égal à 3 est du même ordre que sous docétaxel, avec un profil de toxicité différent.

Au-delà de ces résultats, l’adagrasib a démontré une efficacité sur les métastases cérébrales, une localisation difficile à traiter. Le taux de réponse atteint 24 contre 11 %, et le contrôle de la maladie au niveau du cerveau concerne 82 % des patients contre 56 %. Chez ceux présentant des lésions cérébrales mesurables, quatre patients sur dix répondent au traitement, contre un sur dix avec le docétaxel. Le délai avant progression intracrânienne est également prolongé, avec une médiane de 18,6 mois.

De nouveaux essais cliniques ont d’ores et déjà débuté, notamment à Gustave Roussy, pour évaluer l’adagrasib plus tôt dans la prise en charge thérapeutique des patients, dès la première ligne de traitement, en association avec l’immunothérapie et la chimiothérapie.

MC d’après le communiqué de Gustave Roussy et de l’Université Paris-Saclay du 3 septembre 2025.