En étudiant pour la première fois les effets de la chimiothérapie sur certaines cellules du micro-environnement tumoral, une équipe de l’Institut Curie et de l’Inserm, menée par le Dr Fatima Mechta-Grigoriou, franchit une étape dans la compréhension des mécanismes de résistance à la chimiothérapie chez des patientes atteintes de cancer de l’ovaire. Les chercheurs ont évalué l’effet d’un traitement par chimiothérapie sur quatre populations de fibroblastes associés au cancer (CAF) préalablement identifiées dans les cancers ovariens séreux de haut grade. Ils ont réussi à en distinguer plusieurs catégories : certains, bénéfiques, bloqueraient le développement tumoral, tandis que d’autres, néfastes, participeraient à la croissance du cancer. Les scientifiques ont observé qu’une importante proportion de CAF néfastes est inactivée à la suite d’un traitement par chimiothérapie. Cependant, une proportion variable reste activée en dépit de la chimiothérapie, avec un effet sur l’efficacité du traitement. L’équipe s’est ensuite intéressée à l’interaction entre ces CAF néfastes et le système immunitaire et a montré qu’ils bloquaient l’activité antitumorale de cellules immunitaires essentielles : les lymphocytes T CD8+. Ainsi, cibler ces CAF néfastes résiduels, en combinaison avec la chimiothérapie, pourrait améliorer le pronostic des patientes atteintes de cancer de l’ovaire.
Des résultats publiés récemment par la même équipe ont également mis en évidence un rôle des fibroblastes dans le développement des maladies rénales chroniques, qui en s’accumulant, induisent des dysfonctionnements rénaux. Les scientifiques ont ainsi montré que la présence au diagnostic de fibroblastes particuliers était prédictive d’un pronostic défavorable chez le patient.
MC d’après le communiqué de l’Inserm et de l’Institut Curie du 15 février 2024.