Pr Florence Joly
Professeur en oncologie médicale, Caen
Les troubles cognitifs chez des patients qui n’ont pas de métastases cérébrales ou de tumeurs primitives préléthales sont très fréquents. La plainte peut aller jusqu’à 70 % des patients, notamment après un cancer du sein. Cela peut être lié au cancer, mais surtout aussi au traitement. Et on se doit de trouver des solutions pour aider ces patients.
Les bénéfices de l’activité physique
On sait que l’activité physique est bénéfique pour le bien être des patients, pour la fatigue et il y a tout un rationnel pour penser aussi que cela pourrait améliorer ces troubles cognitifs.
Aujourd’hui, il n’y a pas de programme dédié pour ces patients. Cela a déjà été exploré par exemple en neurologie, dans la maladie d’Alzheimer, ou chez des patients qui ont des troubles cognitifs modérés, mais pas en cancérologie. Les premières études disponibles montrent que si on met en place un programme d’activité physique, on va améliorer la plainte, souvent aussi parce qu’on va agir sur les dimensions psychologiques et le bien être des patients. Il reste encore à voir comment on peut améliorer aussi les troubles plus directs qu’il peut y avoir au niveau cérébral induits par les traitements. Là, il y a encore des démarches à faire et voir quels seraient les programmes les plus pertinents pour nos patients.
Une des armes à proposer
Ce qui est sûr, c’est que, pour ces malades qui ont des troubles au-delà de la plainte, des troubles qui ont été avérés, objectifs, il faut sûrement combiner de l’activité physique avec d’autres interventions comme la remédiation cognitive, l’entraînement cognitif et l’accompagnement psychoéducationnel. Clairement, l’activité physique peut être une des armes que l’on peut proposer à nos patients. Et comme cela se développe de plus en plus au niveau de notre territoire, il faut penser à le proposer quand un patient ou une patiente va arriver avec une plainte.