Au moment où l’activité physique et sportive (APS) est reconnue comme une thérapeutique non médicamenteuse (Loi de santé publique de 2015 confirmant l’avis de la HAS d’avril 2011), le mouvement sportif, conscient de son rôle en santé publique, propose une offre de pratique diversifiée et encadrée (mise en place, par le Comité national olympique et sportif français, CNOSF, de comités sport-santé dans la majorité des fédérations).
Le concept sport-santé
Dès 2009, nommé président de la commission médicale du CNOSF, j’ai présenté un projet de développement du secteur sport-santé adapté à la condition de la personne et de son état de santé : ce projet sport-santé de la commission médicale du CNOSF est orienté vers une aide à la prescription, mais également vers une aide à la formation des responsables médicaux, des éducateurs sportifs, des clubs et des fédérations. Celles-ci sont en effet les plus à même de proposer (avec l’aide des médecins spécialistes et des médecins du sport) des protocoles fondés sur des pratiques adaptées à la santé des individus et surtout à leur motivation qui est la garantie d’une pratique pérenne. Ces considérations nous ont amenés à définir le concept sport-santé : « Conditions de pratique d’une discipline sportive aptes à maintenir ou améliorer la santé en prévention primaire, secondaire ou tertiaire ».
Activités physiques et sportives et cancer
Il nous est apparu que le cancer était l’une des affections concernées par des protocoles de nature sportive au bénéfice de la prévention primaire et tertiaire. Notre commission médicale s’est donc appliquée à développer une composante sport-santé intéressant à terme toutes les fédérations sportives et développée dans le Médicosport-Santé® (diffusé par les éditions Vidal).
Des prises en charge post-thérapeutiques
Compte tenu des traitements et des effets secondaires, nous avons développé notre approche de la pratique des APS pour les personnes en rémission complète d’un cancer ou d’une pathologie maligne hématologique ayant achevé leur phase de traitement depuis au moins 6 mois et ayant retrouvé une condition physique suffisante pour reprendre une APS. Les objectifs étant une diminution du niveau de fatigue, l’amélioration de la qualité de vie, mais aussi la diminution de la masse grasse, en particulier intra-abdominale profonde, et le maintien de la masse musculaire pour réduire les risques de rechute du cancer, de l’apparition d’un second cancer ou de comorbidités métaboliques, cardiovasculaires et neurologiques.
Ces prises en charge post-thérapeutiques et en situation de rémission complète sont réalisables dans des structures sportives classiques sensibilisées à cette problématique de l’après-cancer (ce cadre du retour à la vie est l’objet du texte du Médicosport-Santé® portant sur la maladie cancéreuse).
Cas des patients en cours de soins ou en situation palliative
Les patients en cours de soins ou en situation palliative relèvent de prise en charge spécifique en onco-physique dans des structures dédiées.
Les conditions d’efficacité de l’APS ne sont pas les mêmes au cours et au décours des parcours de soins en cancérologie. Si les objectifs peuvent être similaires (modification des cytokines et insulinorésistance), les altérations physiques générées par les effets iatrogènes au cours des soins nécessitent des programmes associant intensité, durée, fréquence et sécurité et des intervenants professionnels en onco-physique formés aux différentes composantes oncologiques, théoriques, psychologiques, pratiques aptes à évaluer les possibilités, progrès et complications et capables de concevoir des programmes correspondant aux spécificités des patients.